Les produits chimiques en salle de traite : un risque ignoré - 27/09/20
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Résumé |
Introduction |
Le département de la Manche, 2e producteur français de lait compte 3100 élevages laitiers soit 59 % des exploitations de ce territoire. Au total, 3451 salariés soit 18,5 % des salariés agricoles travaillent en culture-élevage.
Nous nous sommes intéressés au risque chimique lors de la traite du fait du poids de ce secteur, d’une part, et de la priorité nationale donnée à la prévention de ce risque, d’autre part.
La littérature ne traite pas de ce sujet spécifique et il est impossible de connaître les volumes de produits auxquels ces salariés sont exposés.
Matériel et méthode |
Nous avons mené une étude transversale avec auto-questionnaires anonymes de mars à novembre 2019 auprès de 131 salariés agricoles vachers par un infirmier du service lors de visites d’information et de prévention. Ce questionnaire comportait 4 parties : connaissance des produits, antécédents d’accidents, manipulations des produits, et usage d’équipements de protection individuelle et collective. Par ailleurs, les fiches de données de sécurité (FDS) de 34 produits ont été analysées.
Résultats |
La population enquêtée était essentiellement masculine (80 %), jeune (médiane 23,5 ans) dont l’ancienneté était modérée (médiane 7 ans). Un tiers des salariés déclaraient connaître l’existence des FDS et moins d’un tiers connaissaient le nom des produits utilisés. 85 % déclaraient avoir vu des pictogrammes sur les emballages mais sans pouvoir les identifier avec certitude. Quatorze pour cent ont présenté des symptômes en lien avec ces produits qui pour 55 % étaient des irritations oculaires ou cutanées. Quarante-cinq pour cent ne portaient jamais de gants et 97 % jamais de lunettes de protection. L’analyse des FDS de produits de lavage des circuits de lait, de pré- et post-trempage et de désinfection des faisceaux retrouvait essentiellement des caractéristiques irritantes ou corrosives pour les yeux et la peau.
Discussion |
Cette étude confirme la méconnaissance importante des produits utilisés par les salariés de salle de traite. Celle-ci est sans lien avec l’ancienneté. La présence de pictogrammes est connue mais il est possible qu’il y ait des confusions avec d’autres produits de l’exploitation, près d’un quart des salariés indiquant des pictogrammes non retrouvés sur les FDS. Il faut remarquer que la moitié des symptômes accidentels correspond à des irritations, corroborant les données des FDS.
Conclusion |
Ce travail révèle que le risque chimique existe en salle de traite et qu’il doit être connu et évalué. Des études épidémiologiques plus poussées seraient nécessaires pour connaître les conséquences à long terme de ces expositions. La méconnaissance du nom des produits est un problème pour gérer ce risque tant pour les salariés que pour les préventeurs.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Chimique, Traite, Méconnaissance, Risque
Plan
Vol 81 - N° 5
P. 690-691 - octobre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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